Vainqueur du Ballon d'Or 2018, Luka Modric a accordé un entretien exclusif au magazine France Football qui est actuellement en kiosque. Extraits.
Son premier trophée : "Oui, je m'en souviens. J'avais 15 ans et j'étais prêté au Dinamo Zagreb. Cette saison-là, les fans m'ont élu meilleur joueur de l'équipe. J'étais très jeune et c'était mon premier trophée individuel."
Sa "petite" taille : "Je ne me sens pas inférieur aux autres d'un point de vue athlétique. Je suis plus fort que ce que les gens s'imaginent. Je n'ai pas peur des duels ni de la taille de mes adversaires."
Beaucoup se posent la question : quelle est votre véritable place sur un terrain ? : "C'est milieu axial. Mais pas trop haut, pas comme numéro 10. J'aime pouvoir organiser et gérer la connexion entre la défense et l'attaque, être le leader du jeu."
C'est quoi une journée type de Luka Modric ? : "Je me lève tôt le matin, je vais à l'entraînement, j'emmène souvent mes enfants à l'école, dans mon quartier de la Moraleja. Je déjeune presque toujours au centre d'entraînement. Ils me préparent ce qu'il y a de mieux pour moi. En général, je sors très tard de Valdebebas. Après, je rentre à la maison, je vais chercher mes enfants à l'école. Je joue avec eux. Avec ma femme, on regarde des films. J'ai une petite salle de cinéma à domicile."
L'anecdote Zidane : "Il y a une chose que je n’oublierai jamais : lorsque Zinédine Zidane est devenu entraîneur du Real (janvier 2016), il m’a appelé un jour dans son bureau après un entraînement. Et il m’a expliqué comment il me percevait comme joueur et également ce qu’il attendait de moi. Il m’a dit que j’étais un joueur très important pour lui. Et surtout, qu’il me voyait comme un joueur qui, demain, pouvait remporter le Ballon d’or. Quand quelqu’un comme Zidane, avec sa personnalité et son vécu, vous dit cela, ça vous booste sur le plan de la confiance. Je l’admirais et le respectais énormément quand il était joueur. Lui me voyait comme une personne qui lui ressemble, tranquille et un peu timide. Il attendait de moi que je m'exprime davantage, que je m'ouvre plus. Il a fait de moi une pièce fondamentale de l'équipe, à une époque où on a vraiment très bien joué. Ces mots de Zidane m’ont aidé à aller plus loin dans mon expression sur le terrain."
Messi et Cristiano : "Il restera dans l'histoire qu'un joueur croate, représentant d'un petit pays, a gagné le Ballon d'Or après Messi et Cristiano, qui sont deux joueurs d'un autre niveau. Personne n'a le droit de se comparer à eux. Ce sont les meilleurs de l'histoire de ce sport. Terminer devant eux est incroyable mais je ne pense pas une seconde être supérieur à eux."
Une personne normale : "Je me considère comme quelqu'un de normal et je me comporte comme tel. Et les gens me voient comme cela, comme quelqu'un d'humble. Je vais dire quelque chose, je me réjouis que quelqu'un de normal puisse gagner le Ballon d'Or."
Où va aller le trophée ? : "Les premiers jours, dans ma chambre, à côté du lit. De cette façon, je pourrai me dire que ce n'est pas un rêve, qu'il est là. Ensuite, je lui chercherai une belle place. J'ai d'autres trophées mais celui-là aura une place privilégiée."