Le Brésilien Vinicius Junior a accordé une longue interview au quotidien Marca. L’attaquant madrilène s’est exprimé sur le confinement, son intégration au club et les objectifs de fin de saison. Extraits choisis.
Comment se sont passés ces deux mois de confinement pour vous ?
Au début, tout était très étrange, c’était un coup dur pour ma famille et moi. Ne plus sortir le matin pour s’entraîner, plus de concentrations, voyages ni matchs de foot… Très vite nous avons compris la gravité de la situation. Heureusement, les services médicaux du club ont été très rapides à nous informer.
Qu’est-ce qui vous a le pus manqué ?
Les petites choses ne vous manquent jamais jusqu’à ce que vous les perdiez. Pouvoir se promener dans la rue, aller au cinéma. Dans mon cas professionnel, la vie change absolument en tout. La route jusqu’à Valdebebas, le contact avec les collègues, recevoir des instructions du personnel d’entraîneurs, l’entraînement quotidien et les récupérations l’après-midi … Et bien sûr, les matchs et le bruit des supporters. On se retrouve sans tout ça à la fois, du jour au lendemain, ça fait vraiment bizarre.
Avez-vous pensé que la saison allait pouvoir se terminer ?
Il y a eu des moments où la crise était énorme et le nombre de morts si élevé, que je pensais qu’il était impossible pour le football ou quoi que ce soit d’autre de reprendre en quelques mois. Mais avec le temps, nous avons commencé à voir la lumière. J’imagine que c’est ce qui est arrivé à tout le monde. Maintenant, je suis convaincu que nous allons pouvoir récupérer les choses petit à petit. L’une de ces choses est le football.
Que reste-t-il de ce jeune garçon de Flamengo qui a signé il y a trois ans son contrat avec le Real Madrid ?
Mes racines restent, mes souvenirs, les gens avec qui j’ai grandi. Mais j’ai amené avec moi en Espagne le même enthousiasme pour le football et la même foi en moi. J’ai grandi en rêvant de football et aujourd’hui je continue de le faire. Ma passion n’a pas changé. Cette passion m’a rendu très fort dans un monde difficile. Elle est encore neuve, intacte, et cela me fait me sentir très fort.
On a beaucoup parlé de vos problèmes de finition, ça vous dérange ?
Cela ne m’a pas dérangé, bien sûr que non. Je suis le premier à savoir que tout peut être amélioré. Toujours. Jusqu’au dernier jour de ma carrière. Et donc je veux continuer toute ma vie. Je serai toujours convaincu que je dois m’améliorer. Le jour où j’arrête de penser ça, je dois quitter le football professionnel. Parce que je suis devenu un professionnel du football pour ça, pour respecter ma profession. Croire que je n’ai plus à progresser, c’est manquer de respect à ma profession. Et je vous dis déjà que cela ne m’arrivera jamais.
Avez-vous déjà eu des doutes lorsque vous ne jouiez pas ?
Je n’avais aucun doute. Nous tous qui venons nous entraîner pensons que nous méritons une place. La position de l’entraîneur est très compliquée. Je peux blâmer la malchance, d’autres choses, mais je reste très exigeant envers moi-même. Quand je ne joue pas, je pense que j’ai un jour de moins pour travailler et montrer que j’ai une place. C’est ça respecter le football.
Pensez-vous que le Real Madrid a été meilleur que Barcelone dans les deux matchs de championnat ?
J’ai revu les matchs et je le pense toujours, oui. Je pense que nous étions meilleurs qu’eux dans plus de choses. Nous avons fait de très bons matchs jusqu’à présent et nous devons retrouver nos meilleures sensations. Nous voulons vraiment revenir, gagner. Et nous voulons gagner cette Liga pour nos fans. Les gens ont beaucoup souffert et nous voulons apporter de la joie aux supporters madrilènes pendant cette situation. Nous savons qu’une victoire en Liga ne résoudra pas les grandes tragédies, mais ce serait un sourire, un peu de bonheur.
Onze matchs, onze finales et avec un football totalement différent …
Le résultat contre Betis a été très décevant. Nous avons maintenant devant nous la mission de ne pas échouer. Nous ne pouvons pas échouer et nous n’échouerons pas.
Et puis viendra la Ligue des Champions …
Si la Ligue des Champions revient, ce sera une excellente nouvelle non seulement pour le football, mais pour le monde. Pouvoir jouer des matchs dans d’autres pays sera un signe très positif car nous serons plus proches que jamais de la normalité. C’est vrai que le résultat du match aller était mauvais, mais nous sommes le Real Madrid. Notre obligation est de bien préparer et si ce match arrive, que quand il se termine, tous les fans de Madrid puissent dire : ils ont tout donné, nous sommes fiers.