Le milieu de terrain du Real Madrid Toni Kroos, a accordé une longue interview au magazine allemand GQ. Extraits choisis.
Son confinement en tant que parent : "Vous n'avez pas beaucoup de temps libre avec trois enfants. Mon fils et ma fille aînée fréquentent une école américaine ici à Madrid, mon fils est en première année et ma fille à la maternelle. Les deux ont reçu des devoirs en ligne, du lundi au vendredi. C'était quelque chose qui me prenait aussi du temps, un mélange entre papa et professeur. De plus, nous avons aussi un fils d'un an qui n'est pas si indépendant et qui a besoin de toute notre attention."
Comment est Kroos le père ? "Je laisse parfois passer des choses, mais avons cette exigence de faire de nos enfants des personnes gentilles et éduqués. Nous sommes très attentifs à ce qu'ils disent toujours bonjour. Ils parviennent à le faire, c'est quelque chose qui me dérangerait en tant que parent. De plus, ils ont une vie merveilleuse, notamment sur le plan matériel, quelque chose dont ils ne sont certainement pas vraiment conscients."
Travail de sa fondation pendant la pandémie : "Dans certains hospices pour enfants, ils ont renvoyé des employés à la maison et nous avons mis des ordinateurs portables à leur disposition afin qu'ils puissent continuer à faire leur travail à domicile, ce qui profite également aux enfants. Pendant le pic, nous avons offert la possibilité à pratiquement toutes les familles que nous soutenions de choisir des jouets et des cadeaux que nous leur avons envoyés. Les journées à la maison peuvent être très longues, surtout quand vous avez un enfant malade. Notre intention est de rendre tout plus agréable. Le monde dans lequel nous vivons n'est pas normal et il y a des problèmes plus importants que de gagner un match de football."
Un Allemand assez espagnol : "Du point de vue allemand, je suis probablement assez espagnol. Les Espagnols sont un peu plus détendus et je pense que je suis aussi devenu une personne plus détendue. Mais je continue d'être quelqu'un de très ponctuel, alors qu'ici en Espagne, arriver 10 minutes en retard est quelque chose d'habituel. Quand j'arrive aux réunions d'équipe avec 3 minutes d'avance, je suis généralement le premier, si je le faisais en Allemagne, je serais l'un des derniers. Les Espagnols sont aussi très affectueux et tactiles, je ne suis pas non plus ce genre de personne. Peut-être que je suis un peu allemand pour ça, ce qui ne veut pas dire que je n'apprécie pas l'autre, c'est simplement parce que je n'aime pas trop ce contact extrême avec le corps."
Homosexualité et football : "Mon bon sens me dit que tout le monde devrait le vivre en toute liberté, cela ne fait aucun doute. Pour autant, je ne sais pas si je donnerais le conseil à un footballeur en activité de se déclarer homosexuel. Certains mots sont souvent utilisés sur le terrain de jeu et, compte tenu des émotions qui sont vécues dans les tribunes, je ne pouvais pas garantir qu'il ne finirait pas par être insulté et rabaissé. Cela ne devrait pas être le cas et je suis sûr que le joueur qui déciderai de franchir le pas pourrait compter sur le soutien de nombreuses personnes. Mais je doute que ce soit le cas sur le terrain face aux supporters rivaux."
Êtes-vous nerveux à l'idée de rejouer ? "Je suis rarement nerveux sur le terrain. J'ai vécu trop de choses et j'ai trouvé que la sérénité était d'une grande aide à plusieurs reprises. Les succès vous donnent également une certaine tranquillité d'esprit et les choses m'affectent moins. En revanche en dehors des terrains, il y a des jours où mes nerfs et mes émotions peuvent prendre le dessus. Quand mes enfants sont nés, par exemple. Là on ne peut ni influencer ni aider et il faut croiser les doigts pour que tout se passe bien. C'est beaucoup plus désagréable que d'être sur un terrain de jeu."