Les transferts de Neymar et de Mbappé ont révolutionné le football. Si les transferts de Kaka et Ronaldo avaient pu être réalisés grâce à des prêts bancaires, ceux de Neymar et Mbappé l’ont été grâce à des financements d’entités étatiques qui disposent de moyens presque illimités.
Face à ce nouveau paradigme, le Real Madrid, qui ne dispose pas des mêmes ressources, a décidé d’adopter une stratégie inédite pour elle : recruter les stars de demain à moindre coût. Brahim Diaz sera le dernier d’une liste qui s’est passablement élargie au cours de ces dernières années.
Cette stratégie comporte le risque que lesdits talents ne parviennent pas à exploser au niveau professionnel. Le Real Madrid est conscient de ce risque. Toutefois, il considère que même si les futures promesses ne répondent pas aux attentes, elles pourront être revendues à un prix qui rentabilisera leur achat. Donc, au minimum, ils ne perdront pas d’argent. C’est ce que Florentino Perez a répété plusieurs fois ces dernières années, notamment à la présentation de Vinicius Junior.
Les transferts de Theo Hernandez et d’Illarramendi sont symptomatiques du risque que comporte une telle politique. En effet, malgré des performances marquées dans leurs clubs respectifs, l’échelon du Real Madrid s’est avéré trop élevé pour eux. Le premier cité, en prêt à la Real Sociedad, aura, avec le temps, peut-être une nouvelle opportunité de démontrer tout son talent, mais force est de constater que pour l’instant, son transfert est un échec.
Toutefois, ces échecs ne remettent pas en cause la politique entreprise depuis quelques années. Marco Asensio, en dépit du fait qu’il n’est pas encore le leader d’attaque espéré, a déjà démontré beaucoup de talent et a contribué aux dernières Ligue des Champions remportées. Pour rappel, son transfert n’avait coûté que 3,7 millions d’euros lorsqu’il avait été acheté à Majorque, ce qui a amené Franz Beckenbauer à dire "qu’il faudrait faire un monument à celui qui l’a transféré au Real Madrid".
Tout ceci alors que le FC Barcelone le suivait également. C’est un autre point qui mérite d’être souligné. Le FC Barcelone, connu et reconnu pour son centre de formation n’est pas en reste en ce qui concerne le transfert de jeunes promesses. Il n’est dès lors pas étonnant que le club catalan fût aussi intéressé par les services de Vinicius et Rodrygo, qui ont tous deux atterri au Real Madrid. Depuis le transfert avorté de Neymar, Florentino Perez a décidé qu’un tel cas de figure ne se reproduirait pas. Il n’a donc pas hésité à débourser 45 millions d’euros pour chacun d’eux, somme dont le FC Barcelone n’était pas disposé à s’acquitter pour des joueurs qui n’avaient pas ou peu effectué leurs premiers pas dans le football professionnel.
Une autre figure de proue de cette nouvelle politique n’est autre que Martin Odegaard, acheté en janvier 2015 quand il n’avait que 15 ans, alors qu’il était déjà international avec la Norvège. A l’heure actuelle, il est prêté au Vitesse Arnhem et a démontré de belles choses lors de la pré-saison. Le club espère le voir exploser ces prochaines années.
Vallejo, Ceballos, Valverde, Sergio Diaz, Lunin, et récemment Palacios et Brahim Diaz (qui arrivera gratuitement) sont tous des joueurs qui répondent aux nouveaux critères de recrutement madrilène. Le revers de la médaille de cette course aux jeunes talents est qu’elle conduise également à une inflation des prix. En effet, lors du transfert de Rodrygo par exemple, le président de Santos n’a pas hésité à affirmer que dans un futur proche, il agirait pour augmenter les clauses de ses talents à 100 millions d’euros.