Le défenseur brésilien Marlon Santos, passé par le FC Barcelone, est désormais un joueur essentiel au Shakhtar. Il parle dans une interview avec AS de l'option qu'il a eu de signer au Real Madrid.
Comment se passe votre adaptation à l'Ukraine ?
L'entraîneur, avec ses idées de football, fait bien jouer l'équipe. Et personnellement, je vais bien, parce qu'il y a beaucoup de Brésiliens qui comprennent l'idée de l'entraîneur.
Quel genre de club est le Shakhtar ?
Avant d'arriver, je savais que c'était un grand club en Europe, mais une fois sur place, j'ai été encore plus surpris. Il dispose d'une structure fantastique, de personnes travaillant avec une très bonne mentalité et ramant dans la même direction.
Comment est le vestiaire ?
Nous parlons beaucoup le portugais, c'est logique. Nous sommes en majorité (rires). Les Ukrainiens apprennent le portugais, comme nous apprenons le russe. L'important est qu'il y ait une très bonne ambiance et beaucoup de jeunes.
Quelle importance a eu l'entraîneur De Zerbi dans votre carrière professionnelle ?
Pour moi, il a été fondamental. Quand j'ai quitté Barcelone, il m'a téléphoné : "Marlon, viens à Sassuolo, ici on va jouer du vrai football, on va s'amuser… ". Et c'est ce qui s'est passé. C'était trois très bonnes années là-bas. Si je suis aujourd'hui au Shakhtar, c'est grâce à lui.
Le Shakthar essaie-t-il de bien jouer ou s'agit-il d'une posture ?
Tout le temps. L'entraîneur ne veut pas de balles longues. C'est balle au pied, pam-pam-pam…. C'est une idée similaire à celle de Guardiola.
La position de l'arrière central et de l'arrière latéral a-t-elle évoluée au fil du temps ?
Beaucoup. Maintenant, vous réclamez des défenseurs centraux qui peuvent jouer le ballon et des défenseurs latéraux qui peuvent attaquer. Mais attention, vous ne pouvez jamais perdre le point de vue que vous êtes là pour défendre, c'est l'essence même du poste.
Que pensez-vous du Real Madrid ?
C'est un grand club dans l'histoire, mais aujourd'hui il traverse une période de réforme, comme d'autres grandes équipes : Juve, Barça….. À tout moment, il redeviendra ce qu'il était il y a deux ou trois ans.
Y a-t-il quelqu'un en particulier qui vous inquiète chez les Madrilènes ?
Benzema est dans un grand moment, mais aussi Vinicius, Modric, Kroos.. Il y a de grands joueurs là-bas, on ne peut pas être timide avec eux.
Vous auriez pu signer à Madrid quand vous étiez jeune ?
Oui, oui… Ils m'ont contacté avant le Barça. Puis tout s'est arrêté et le Barça est apparu, et quand cela a été fait, le Real est réapparu. J'ai choisi d'aller à Barcelone parce que je suis une personne de parole. J'avais déjà dit oui. C'était un honneur pour moi, étant si jeune, d'avoir l'opportunité de choisir entre le Real Madrid et le Barça.
Avez-vous déjà regretté de ne pas avoir signé au Real Madrid ?
C'est une bonne question ! (rires) Je n'ai pas l'habitude de regretter quoi que ce soit. Dans la vie, on peut parfois être plus rationnel et moins dans l’émotion. Quand on suit l'émotion, parfois on se précipite. Dans ce cas précis, j'aurais pu être un peu plus rationnel…
Quels souvenirs gardez-vous de votre passage au Barça ?
Nous sommes montés en deuxième division avec l'équipe réserve, j'ai joué la Ligue des champions et la finale de la Copa del Rey. C'était fantastique.
Quel entraîneur avez-vous eu ?
Luis Enrique. C'est un autre qui m'a beaucoup marqué. C'est une personne juste, un véritable être humain qui vous apprend beaucoup de choses. Quand je suis arrivé, j'avais des habitudes du Brésil. Et il m'a dit : "Marlon, écoute, ici au Barça nous jouons un peu plus vite, il faut changer le rythme et les choses du Brésil. Et tu dois garder un œil sur la ligne (arrière) pour avancer…". Ses conseils m'ont été très utiles, lui et De Zerbi sont ceux qui m'ont le plus marqué.
Vous avez partagé un vestiaire avec Messi ?
Il est doux, gentil, calme et réservé. Je sais qu'il est génial sur le terrain parce qu'il l’est aussi en dehors. Il sait comment recevoir les gens, comment les traiter….. En plus d'avoir ce talent particulier, il a un grand talent en tant que personne.
À quel match vous attendez-vous mardi contre le Real Madrid ?
Dire que nous pouvons battre le Real Madrid est très risqué. Ils sont toujours une grande équipe, mais je pense que nous pouvons faire un bon match. Je suis sûr que nous allons tout donner.