Le Shakhtar s’apprête à recevoir le Real Madrid demain soir. Son entraîneur Igor Jovicevic et son gardien titulaire Anatoli Trubin se sont présentés devant les médias ce midi à Varsovie.
Les déclarations d’Igor Jovicevic
Les missiles qui sont tombés à Kiev et l'inquiétude de l’équipe : "L'équipe est prête à gagner, c'est ce que nous voulons. Tout notre soutien aux Ukrainiens. Les familles de mes joueurs sont là. Nous avons la responsabilité d'être forts demain, également pour eux."
La qualité de Trubin, qui a brillé au Bernabéu : "Plus que mes paroles, il y a ses actes. Leurs performances, c’est l'important. Toute équipe qui veut relever des défis importants a besoin d'un gardien de premier ordre, Trubin est une garantie. Comme Courtois l'est pour le Real dans ses conquêtes. C'est pour cela qu'ils sont là. Ses arrêts sont remarquables. Pour son jeune âge, il est déjà très mature et possède un énorme talent. Il a une mentalité très forte et répond aux attentes. Son match au Bernabéu a été une carte de visite, je lui prédis une brillante carrière."
Onze Ukrainiens dans l'équipe du match aller : "Ceux-là et les 40 millions qui vivent en Ukraine…"
Les problèmes logistiques de l’équipe : "C'est difficile, mais notre avantage est que nous sommes concentrés sur l'amélioration, cette situation nous donne de la motivation pour montrer que nous sommes une grande équipe en construction. Nous vivons à Lviv mais nous nous rendons à Varsovie en bus. La fatigue est grande. Vous n'avez presque pas de jours de repos. La préparation n'est pas la même que les autres, c'est un handicap. Mais nous devons être forts. Montrer au monde que nous sommes jeunes mais déterminés. C'est une situation cruelle, il ne s'agit pas seulement de football, nous parlons de la vie. Nous voulons dormir tranquilles, mais nous parlons de la vie, nous avons besoin d'aide pour mettre fin à cette guerre, aux bombardements."
Que dites-vous aux joueurs dans cette situation ? "Parfois, il n'est pas nécessaire de leur dire quoi que ce soit, un regard suffit. Nous sommes unis dans ce malheur. Je les ai vus découragés au petit déjeuner, cet après-midi nous devons nous remotiver. Ce n'est pas une ligue nationale, ça ne s'arrête pas. C'est à notre tour de jouer, nous devons trouver des forces. Lorsque le match commencera, personne ne se souviendra de ce que nous traversons, tout le monde voudra nous voir gagner, c'est le football."
Le monde est avec le Shakhtar parce qu'il joue aussi contre la plus grande équipe du monde : "Nous jouons contre les meilleurs mais c'est 90 minutes et nous espérons qu'ils ne seront pas à leur meilleur niveau. Nous ferons les corrections nécessaires. Nous serons plus audacieux en attaque et nous voulons faire moins d'erreurs au milieu de terrain, car ils sont très dangereux en transition. Nous voulons être nous-mêmes, comme nous avons l'habitude de jouer et comme nous l'avons fait en deuxième mi-temps au Bernabéu, pour être compétitifs."
Les déclarations de Trubin
Comment il vit l'exil permanent du club, étant originaire de Donetsk. "C'est une très triste nouvelle ce que nous voyons dans mon pays. Ce match aidera le monde à voir un pays fort. Je voudrais retourner à la Dombass Arena. Nous gagnerons la guerre et nous jouerons à nouveau des matchs là-bas."
Les problèmes que la guerre engendre pour un club de football : "On ne peut pas penser qu'au football, il y a les attentats. Nous devons être concentrés dès le début, pendant les 90 minutes, pour aider les Ukrainiens à ne pas penser à la guerre. Nous devons être comme nos soldats et donner plus d'émotions positives à notre peuple."
Ce qu'il pense du match : "Ce sera différent du Bernabéu, nous sommes prêts. Nous devons jouer avec courage et pour jouer contre le Real Madrid, il faut le faire parfaitement pour avoir des chances."