Theo Hernández (26 ans), s’est entretenu avec le quotidien AS. Il revient, entre autres, sur son passage au Real Madrid.
Il aurait pu triompher à l'Atlético, où il a fait une pré-saison avec l'équipe première en 2016, ou au Real Madrid, qui l'a recruté pour 26 millions d'euros après une saison éblouissante à Alavés, mais Theo est finalement devenu une star à l'AC Milan. Depuis son arrivée en Italie, il a gagné l'affection et l'admiration de tous. À San Siro, il est vénéré par les supporters. Le Français est devenu un leader incontesté, le capitaine de l’équipe et l'un des meilleurs latéraux gauches du monde.
Au Real Madrid, il y a des doutes sur le poste de latéral gauche. Pensez-vous qu'ils regrettent de vous avoir laissé partir au vu de vos performances actuelles ?
Je n'ai que des mots de remerciement pour le Real pour l'engagement fort qu'ils ont pris avec moi à l'époque. Je suis quelqu'un qui aime regarder vers l'avant et je concentre toutes mes pensées sur le présent et le futur immédiat, mais en tant que personne reconnaissante, je garde ce grand club dans mon cœur.
Êtes-vous parti frustré de ne pas avoir réussi ?
Peut-être que les circonstances n'étaient pas idéales à l'époque pour que je montre le potentiel et l'enthousiasme que j'avais, mais je leur réitère ma gratitude.
Vous êtes encore jeune, aimeriez-vous revenir un jour ?
Je suis plutôt une personne qui pense au jour le jour, je ne me préoccupe pas beaucoup de l'avenir. Au Real Madrid, j'ai de grands amis et des souvenirs fantastiques du club et de ses supporters, mais maintenant je suis un joueur de Milan, je me sens très bien ici et je ne pense pas à autre chose. Je suis totalement concentré sur ce que je dois faire chaque jour avec ce maillot.
Est-ce que c'est irréalisable à vos yeux ?
On ne sait jamais ce que la vie nous réserve, mais je vis dans le présent pour les émotions et le professionnalisme. Personne ne connaît l'avenir. Il reste encore beaucoup de matchs à jouer cette saison avec Milan et je ne pense vraiment qu'à ce que je dois faire sur le terrain.
Alphonso Davies est une cible évidente pour le Real, que pensez-vous de lui ?
J'ai beaucoup vu Davies jouer. Il a partagé une équipe avec mon frère et je ne dis rien de nouveau si je dis que c'est un grand joueur et l'un des meilleurs à son poste. Il possède des qualités techniques et physiques de classe mondiale.
Vois-tu un meilleur arrière gauche que toi à l’AC Milan ?
Je ne pense pas que ce soit à moi de me prononcer là-dessus. Ce que je peux dire, c'est que je travaille tous les jours pour m'améliorer et que, sur le terrain, je ne me sens inférieur à personne.
Ancelotti a essayé son compatriote Camavinga à quelques reprises.
Eduardo est une bête de compétition et s'il le voulait, il pourrait même jouer en tant que gardien de but (rires).
Comment trouvez-vous Brahim Diaz ?
Dès qu'il est arrivé à Milan, nous avons eu une très bonne relation, aussi bien sur le terrain qu'en dehors. Nous avons vécu beaucoup de bons moments ensemble et je suis très heureux de la façon dont les choses se passent pour lui. Il le mérite. Je sais qu'il a travaillé très dur et qu'il a le niveau nécessaire pour jouer au Real Madrid.
Avez-vous des contacts réguliers avec lui ?
Bien sûr, c'est un grand ami. Notre amitié va au-delà du terrain et, à vrai dire, sur le plan sportif, je ne pourrais pas lui donner beaucoup de conseils, car il sait très bien ce qu'il veut et comment y parvenir. Je suis très heureux de ses succès.
En tant que défenseur latéral/central, qui est le plus difficile à arrêter selon vous : Mbappé, Vinicius ou Haaland ?
Difficile. Je ne vais pas m'avancer. Tous, en raison de leur niveau mondial, sont quasiment impossibles à arrêter lorsqu'ils sont dans un bon jour.
Pensez-vous que votre ami Mbappé finira à Madrid ?
Je ne lui ai jamais posé la question, mais Kylian est intelligent et je suis convaincu qu'il prendra la bonne décision pour sa carrière.
S’il vous demandait un conseil parce que vous êtes passé par là, que lui diriez-vous ?
Je lui conseillerais de prendre la décision qu'il pense être la meilleure pour sa carrière et pour sa satisfaction personnelle. Au final, le plus important est de se sentir épanoui et heureux.
Cristiano Ronaldo est une référence pour vous. À 39 ans, il a marqué 20 buts et délivré 9 passes décisives en Arabie saoudite.
Cristiano est plus qu'un exemple, c'est un modèle, une icône du sport. Il m'a beaucoup aidé lorsque je suis arrivé au Real à l'âge de 19 ans. Il était l'un des joueurs les plus attentifs aux jeunes, il essayait de nous mettre le plus à l'aise possible. J'ai appris beaucoup de choses à son contact et c'était un privilège de partager le même vestiaire.
Vous êtes donc plus un fan de CR7 que de Messi ?
Je suis un grand fan de Cristiano, mais il n'est pas nécessaire de choisir. J'ai eu la chance d'avoir Cristiano comme coéquipier et Messi comme rival. Je suis fan des deux joueurs, chacun a son propre style et a laissé une marque indélébile sur le football.
La rivalité Milan-Inter ou Real-Atleti, laquelle est la plus passionnée ?
C'est un choix difficile. Les deux rivalités sont intenses à leur manière. Ce sont de grands duels, que ce soit à Madrid ou à Milan. Je ne saurais dire laquelle des deux est la plus passionnée, car elles ont toutes deux une signification particulière pour les supporters. J'ai eu la chance de vivre et d'apprécier les deux expériences.
La France est-elle favorite pour le Championnat d'Europe ?
Je pense que nous avons une grande équipe et un grand staff d'entraîneurs. Tous les joueurs convoqués sont très bons et, quelle que soit la composition finale de l'équipe, je sais que ce sera une grande équipe et que nous visons tous les objectifs.
Aimeriez-vous une finale France-Espagne ?
J'aimerais bien ! Je dois signer où ? (rires) J'ai longtemps vécu en Espagne et certains de mes proches y habitent encore, donc j'aime beaucoup ce pays. Je pense aussi que sur le plan sportif, l'équipe espagnole joue un jeu attrayant et je suis sûr que ce serait un grand match si cette finale avait lieu.