Pour le magazine l'Equipe, Raphael Varane a livré une longue interview dans laquelle il évoque son style de jeu, ses inspirations comme Pepe, ou encore les réseaux sociaux.
Son style de jeu : "J’aime les beaux gestes, les belles actions. On peut empêcher des actions de se développer et offrir tout de même du spectacle sur le terrain. Vous savez, il y a des spectateurs qui apprécient autant, voire plus, un geste défensif qu’offensif. Moi j’aime les deux. Une intervention sans faire faute pour gagner le ballon, suivie d’une relance propre, pour moi ça c’est une belle action défensive"
Monsieur Propre : "Parfois, tu n’as d’autre option que de mettre beaucoup d’intensité dans ton intervention, mais il y a une énorme différence entre l’intention de faire mal et l’intention ferme de gagner ton challenge. Ça, j’aime. Ce qui ne me correspond pas c’est d’aller au contact pour faire mal, d’avoir un côté mauvais sur le terrain. Ce n’est pas moi. Je ne me suis jamais retrouvé dans la situation où un gars file au but sans que j’ai d’autre choix que de le découper pour éviter qu’il aille au bout. On peut toujours intervenir sans aller volontairement à l’encontre des lois du jeu. Ce type de geste désespéré ne doit être utilisé qu’en dernière intention.
Non, je n’ai pas souvenir d’avoir sciemment découpé un adversaire. Ni de l’avoir retenu en lui arrachant le maillot. En revanche, jouer avec un peu de vice en utilisant son corps, en empêchant l’adversaire de passer, ça oui. Mais le truc volontaire, prendre un carton en taclant par-derrière en sachant que je n’aurai pas le ballon, alors ça non."
Le modèle Pepe : "Lui-même l’avait appris de Fabio Cannavaro, c’est vrai. D’abord on apprend le placement, l’intensité dans les duels. J’avais 18 ans, tout ce qu’il me disait me nourrissait. Il m’a expliqué comment protéger le ballon, jouer de mon corps, comment m’aider avec les bras. Essayer d’anticiper les mouvements de l’attaquant pour le bloquer."
Le but d'Hummels en Coupe
du Monde : "Aucun défenseur, que ce soit Pepe ou
un autre, ne gagne tous ses duels. Qui plus est quand tu as 21 ans.
Il a mieux joué ou a été plus malin ? Les deux. Bravo à
lui. C’est le seul duel qu’il remporte dans ce match face à moi.
Malheureusement, il coûte cher. On apprend chaque jour. J’ai
progressé depuis. D’ailleurs, j’ai été sévèrement expulsé récemment
face à l’Athletic Bilbao pour avoir un peu trop utilisé mes
bras."
Les conseils de Zidane : Zidane, il t’explique qu’un joueur défensif doit jouer offensif, se projeter vers l’avant. L’intention doit être là d’emblée. Il m’a fait comprendre que passer les lignes adverses est un geste protecteur. Tu défends aussi en éloignant le danger de manière constructive. Zidane essaie de me faire progresser sur ce point-là. Anticiper, lire les trajectoires, me mettre au service de l’équilibre collectif défensif, tout ça je savais faire. Là, il attend de moi la même finesse dans l’anticipation offensive."
Aurier et les réseaux sociaux : "Serge Aurier ? On sait que ça peut vite déraper. Il faut un minimum de contrôle. Selon ce qu’on dit, la manière dont on va le dire, tout peut être mal interprété. Je suis prudent. Ça va tellement vite avec les nouveaux médias. Il faut mesurer le poids de ses mots et de ses actes. Je dis toujours ce que je pense mais avec le maximum de tact, si possible. Je dois éviter de faire en sorte qu’on puisse mal interpréter mes pensées, de soulever des polémiques. Mais je le fais sans crainte. J’aime partager ce que je vis avec les gens qui me suivent. Je m’imagine à leur place, ça doit être intéressant pour eux de voir ce qui se passe « backstage ». Je leur montre différentes facettes de mon métier ou de ma vie."